CONVOYAGE ELBURG (NL) - VENABLE (Seine aval PK 184)
20
avril 2008, le capitaine du Simonszand
est à Elburg au Pays Bas. Il doit convoyer un bateau. Les heureux
propriétaires possédaient le "Sologne". Souvenez
vous de
son convoyage de Vernon à Joigny,
c'est ICI
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Le
bateau est stationné chez Elburg Yachting, un brocker parlant
français. Vous cherchez un bateau, n'hésitez pas à
leur rendre visite.
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Fraîchement
repeint, je porte le nom de "Rolling Swiss". Mes mensurations
: longueur : 13.88 m, largeur : 3.90 m, si mon mât est relevé
7.80 m de tirant d'air. Mais je sais passer sous des pont de 3.30 m,
un exemple en passant votre souris sur moi.
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Je
suis le nouveau bébé de mes armateurs Sylvie et Thierry
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Pas
de cartes à bord pour traverser les Pays-Bas, mon capitaine essaye
d'en trouver une et s'accorde la visite d'Elburg,
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pour
apprécier les somptueuses vues sur les ruelles où comme
ici, ce bassin à faire pâlir Johanna.
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C'est
l'heure du départ, le soleil brille, direction la France.
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Le
long de Ijselmeer, je rencontre des travailleurs chargés de maintenir
le tirant d'eau du chenal.
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Un
bateau de 67 mètres me dépasse, sûrement pour me
prendre
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la
première écluse du parcours, rien de bien méchant,
avalante et quarante centimètres, je sais attendre.
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Parfois,
mon capitaine me laisse la barre. C'est une première pour moi.
Avant personne ne me faisait confiance. J'entends d'ici, son ami Henri
dire : "ce n'est pas prudent" et pourtant, je sais me tenir
;-)
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Je
traverse Muiden au pas. Les guides touristiques diraient son château,
ses tjalks, prêts à appareiller pour le grand large.
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Après
avoir emprunté la Vecht, je bifurque sur la Smalweesp. Bien amarré,
je ne risque rien au passage des transatlantiques.
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Au
petit matin, je jette un dernier regard au moulin Haantje qui a veillé
sur nous, direction l'Amsterdam-Rijnkanal.
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De
suite, je suis sur l'Amsterdam-Rijnkanaal. Des bateaux de 110 mètres
se croisent, se trématent. Je suis heureux, je danse dans tous
les sens.
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C'est
le printemps et cela se voit même sur un canal à grand
gabarit. Vous sentez ?
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Un
peu de beauté encore, avec ce pont, le Prins Clausbrug, non loin
d'Utrecht.
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Ma
première grande écluse sur le Lekkanaal. Je fais mes classes,
mon capitaine m'explique, à sa manière. Surtout ne pas
bouger avant que les péniches soient sorties. Je note le nom
de l'écluse : Prinses Beatrixsluis"
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Un
pont mobile en panne, la belle route tracée par "NOORDERSOFT"
est remis en cause. Mon capitaine ayant navigué dans cet endroit
me remet sur le bon canal, avec un peu de chance. Rappelez vous c'était
en 2005, avec son bateau. J'ai regardé son parcours ici
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Les
ailes des moulins me frôlent, "j'adooorrre". Sylvie
et Thierry, n'oubliez pas la promesse que vous m'avez faite : Revenir
naviguer dans le pays où je suis né.
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Dans
l'écluse de Grote Merwedesluis me voilà seul. Tout se
passe bien, il faut dire que dans mon pays, c'est toujours très
difficile de savoir si nous sommes montant ou avalant.
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Il est
l'heure de trouver un port pour la nuit avant la descente du Rhin. Mon
capitaine me conseille Gorinchem. Il a bon goût.
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Je
suis sur le Rhin, sans pousser mes deux Daf 575, je descends à
15 kilomètres / heure. J'ai presque envie de ne plus fumer...
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Que
ce soit sur le Rhin, dans les mers intérieures, sur les estuaires
la route est tracée par des balises. Mon capitaine pense à
Marie-Claude.
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En
navigation ses ongles sont vernis: "bacirouge et tricovert"
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Et
pour celle-là comment elle va faire ?
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Ici,
mon mât passe, mais ailleurs que de soucis... Maintenant que je
vais être sur canaux, il devient encombrant.
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Dans
l'écluse de Krammersluis, attention à la chute. Passez
votre souris sur l'image : vertigineuse...
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Je suis
sur l'Oosterschelde un des estuaires du Rhin. Ciel gris, visibilité
réduite, les vagues mouillent mon pont. Je sens que mon capitaine
se rappelle d'autres souvenirs.
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Pour
donner un peu plus de piment, les vagues des 110 mètres viennent
en rajouter une couche. "Non merci !"
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Après
avoir passé la nuit dans ce chantier,
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je
peux pendre l'écluse. Mon capitaine s'est renseigné je
vais avoir la marée avec moi pour descendre.
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Nous
laissons la priorité à droite en sortant. Pour ma part,
aujourd'hui, grand seigneur, je bats en arrière et laisse aussi
la priorité à gauche. Pour vous en assurer passez votre
souris sur l'image.
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Je
me sens moins seul dans cet estuaire. Quelques coques de noix flottent
à mes côtés, comme vous pouvez le voir.
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Le
pont Zeltate marque la frontière entre les Pays-Bas, mon pays,
et la Belgique. A la première écluse, mon capitaine s'acquitte
du montant de la vignette : 50 €. Cela fait cher surtout que maintenant,
nous, bateaux de plaisance, nous n'avons plus droit de faire le plein
au gasoil rouge.
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Nous
traversons les ports de Gent, il y a mieux comme paysage...
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Un
bouchon pour caler la table à carte, qui devient salle à
manger, pour le lunch. Je ne le répéterai pas, mais mon
capitaine sait se soigner. Un il sur la carte, la VHF à
porter de main, il peut manger tranquillement tout en naviguant.
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Il y
a la place à côté pour
trémater, mais je vais être patient.
Je suis sur un canal à grands gabarits, ouvert vingt quatre heures
sur vingt quatre.
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J'ai
appris que le petit-déjeuner de mon capitaine est sacré.
Je respecte, surtout qu'il commence sa journée par vérifier
tous les fluides de mes deux curs.
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J'ai
passé la nuit à couple d'une petite péniche, mais
j'ai été sage ! C'est son propriétaire qui avait
conseillé ce mode d'amarrage plutôt qu'à quai, moins
risqué pour ma coque à cause du trafic à l'entrée
de l'écluse de Sint-Baafsvijve.
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Notre
dernière journée en Belgique, que je la baptise, la journée
des insolites. Mon capitaine à l'il. Ici, les arbres ont
la coupe au carré !
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Simonszand
a son chien, la Freycinet "Fuji-yama" a son âne. Tout
est question de taille.
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Un
homme à la mer ! Non simplement une uvre d'art d'un artiste
fluvial.
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Le
style qu'il vous plaît, la couleur qui vous sied, mais je ne veux
voir, qu'un seul toit, à dit monsieur le maire.
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Voilà,
je suis en France. J'ai donné rendez-vous à mes armateurs
au port de Wambrechies. Ils viennent naviguer avec moi pendant deux
jours. Mon capitaine va se reposer en étant mousse.
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En
longeant le canal, je salue par un grand coup de trompe un ancêtre.
Heureux d'être salué, il me répond.
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La
journée commence bien, Thierry est à la barre, il a l'il
! Qu'est ce que je suis heureux d'être piloté par mon nouveau
propriétaire.
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Pause
déjeuner, Les armateurs et propriétaires trinquent à
ma santé. Mon capitaine m'a expliqué que c'était
courant. Il m'a dit qu'avec du rhum on pouvait dire aussi "A Thaloge
II", A "Pyrgos" ! Je vais demander du rhum à bord,
car on n'a pas fini de m'arroser.
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Après
le déjeuner, mes propriétaires s'accordent une pause,
au soleil. Ensuite ils s'éclipsent pour faire une sieste...
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Pendant
ce temps là, mon capitaine, relaxe, me conduit. C'est encore
une première pour moi. C'est le pied ...
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Juste
à l'entrée du canal du Nord, Arleux. Nous y passons la
nuit. J'avais entendu dire que c'était la capitale mondiale de
l'ail. A bord, la cuisine est un peu provençale.
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J'embouque
la première écluse du canal du nord. Qu'est ce qu'elle
est étroite. J'ai presque envie de faire demi-tour.
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Des
ponts accrochés au dessus du canal, semblent être là
pour le décor.
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En
attendant le feu vert pour pénétrer dans le souterrain
de Ruyaulcourt, mes propriétaires me font un brin de toilette.
Thierry à l'avant, Sylvie à l'arrière. A votre
souris
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Voilà,
je suis arrêté par un feu rouge, à la gare centrale.
Je vais croiser un convoi. J'aurai parcouru 4354 mètres sous
terre. Je ne savais pas que cela existait.
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Un
dernier pont pour aujourd'hui et mes armateurs me quittent à
regret à Moislains, avec un "l" comme Léon.
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Pas
de chance pour mon capitaine et moi, nous partons derrière une
Freycinet, à la vitesse d'un escargot au galop.
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Après
les chiens, les cochons, les ânes, voilà qu'on met des
statues, maintenant. J'aurai tout croisé...
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Ouf,
je sors du souterrain de Panneterie, long de 1058 mètres. Ou
bien, Voies Navigables de France n'a plus d'argent, ou ses électriciens
sont en vacances. La majorité des tubes fluo est à remplacer.
Je pense que mon capitaine va contacter le subdivisionnaire,
cela devient dangereux
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Des
vaches, au bord du canal, me regardent. Un peu plus loin, des moutons
se tournent vers moi en bêlant d'admiration. C'est vrai que je
suis beau et modeste.
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Demain
la hauteur libre est de 3.50 mètres. Sous le pont du port de
Pont l'Évêque, mon capitaine, qui a un doute, prend la
mesure. Sous le pont 3.85 mètres, cela passe juste à l'aller,
mais pas au retour. Je gratte le rouille du pont, qui souleve un cochet.
Regardez avec votre souris, j'ai eu chaud.
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Petite
séance de préparation, je ne suis plus qu'à trois
mètres cinquante sept. J'espère que jusqu'à Janville,
les ponts seront plus hauts. Sinon, je ferai comme les péniches.
J'enlèverai le toit de la marquise.
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Bon
! Je veux bien apprendre le français. Je suis à Pont l'Évêque
dans l'Oise au "confluan" ou au confluent". Je n'invente
rien c'est inscrit sur la façade.
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Je
pilote pour passer sous le pont. Mon capitaine est parti s'assurer que
je pouvais y aller. C'est une chance, je ne sais pas encore faire les
marches arrière tout seul.
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Longueil-Annel
est une cité marinière avec musée et parcours avec
borne totem. J'entends les commentaires au passage.
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Petite
pause chez Guerdin à Compiègne. Mon capitaine a décelé
une petite fuite de gasoil.
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Ce
n'est rien, juste une pompe d'alimentation à changer. Le prix,
trente quatre euros, vous pouvez voir la pièce en passant votre
souris sur mon moteur.
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J'ai
le souffle coupé en passant sous le viaduc du Thalis, qui enjambe
l'Oise. Pardon, je suis chauvin. Vous, vous dites T.G.V.
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Je
suis à Creil, très fier d'arborer maintenant le drapeau
Européen. J'espère que mes propriétaires vont me
reconnaître. Lorsqu'ils étaient à bord, j'étais
Hollandais. Vous ne me croyez pas, allez voir plus haut.
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Le vent
souffle, soudain un orage menace, une pluie diluvienne lave le bateau
à la hauteur du pont suspendu de Boran.
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Le
ponton plaisance à L'Isle-Adam est vide. Pas d'arrêt prévu
ce jour, mais je prends le temps d'admirer au passage.
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Voilà le port
de Cergy, mes propriétaires viennent finir le voyage avec moi.
Je pense que je suis entre de bonnes mains.
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Pour dégager
mon pont, des invités arrivant, on me relève mon mât.
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A Andrésy, je
viens à couple du "Hollandsch Diep", une vieille connaissance
du capitaine. Le quai n'a toujours pas un tirant d'eau suffisant pour
accueillir des bateaux de plus d'un mètre. Nous devons nous serrer
sur le ponton.
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Aujourd'hui Thierry
fait l'inventaire des outils à bord. J'espère ne pas en
avoir trop besoin. Mais cela fait partie des règles du jeu, un
entretien régulier est de mise.
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Je passe au pied de
la centrale E.D.F de Porcheville, impressionnante.
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La nuit venant, je fais
escale sur le ponton du bateau-école à Vernon. Pourquoi
m'interdire l'accès, comme c'est inscrit dessus, je ne fais rien
de mal ?
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Je ne maîtrise
pas encore bien votre langue, mais je ne comprends pas pourquoi ce porte
containers est devant moi. Passez votre souris, sur lui, pour m'expliquer.
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Mes propriétaires
décident de déjeuner au pied du château de La Roche
Guyon. Je rentre en Normandie.
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Au pied des falaises
de la vallée de la Seine, des maisons à colombages se
mirent dans l'eau.
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Tiens, un petit village
bien sympathique, peut-être Muids, que se passe-t-il ? On accoste
?
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Ah ! Non, l'armateur
me fait rentrer dans une sablière,
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il m'explique que nous
sommes à Venable, mon nouveau port.
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Que de monde, chacun
vient me voir. Je crois que je plais. J'espère que je ne ferai
pas trop de jaloux.
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L'endroit est magnifique,
j'ai une vue imprenable. Je pense que je vais me faire de nouveaux amis,
j'ai déjà repéré des vedettes hollandaises.
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Le soleil se couche,
encore une fois j'entends "A Rolling Swiss", cette fois, c'est
pour fêter mon arrivée. Je suis heureux, je remercie mes
armateurs d'avoir fait confiance à mon capitaine de voyage :
Bruno. Ils doivent signer le livre d'or. Je vous dirai ce qu'il y a
d'inscrit.
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Le résumé
en deux chiffres :
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