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Domaine de Bonrepos-Riquet

BONREPOS-RIQUET JOURNEE DU Château, jardins, orangerie et bassins d'essais

 

 

 

Pierre-Paul Riquet nous salue lors de notre passage pour nous rendre sur son domaine

 

 

 

Nous interrompons la conversation de ces courtisans pour nous orienter

 

   

 

Ils nous remettent un plan et partons à la découverte du château

 

 

 

Le château révélateur de l'ambition de Pierre-Paul Riquet. Au cours de l’année 1656, Riquet édifie un château à la hauteur de ses ambitions. Il oriente rapidement son choix vers la construction d'une vraie demeure aux champs, grande et confortable sur les fondations arasées d'une ancienne place forte.

 

 

 

L'édifice s'inspire de l'organisation des châteaux bastionnes construit au XVIème siècle : le corps de logis et la cour d'honneur sont fossoyés par des douves sèches franchissables à leur origines par un pont levis et remparés pour partie par des communs aménagés sur la cour, aujourd'hui disparus. Les deux tours carrées de la façade ouest renforcent le caractère défensif de la demeure.

 

 

 

Sur la façade opposée deux tourelles en encorbellement encadraient un donjon central accueillant dans ses intérieurs un escalier d'honneur. Les façades étaient scandées de bandeaux de brique et rythmées de fenêtres rectangulaires à meneaux de bois.

 

 

 

Riquet s'adresse à plusieurs artistes pour décorer son château, dont le peintre italien Antonio Verrio, devenu par la suite célèbre à la cour d'Angleterre. Ce dernier réalise des décors peints sur le thème de la mythologie grecque (Mariage de Psyché) dans les chambres d'apparat du premier étage.

 

 

 

Les deux étages nobles surmontent un niveau bas réservé aux cuisines et aux services.

 

 

 

Le cuisinier nous tend le menu du souper offert en l'an 1662,

 

   

 

servi en l'honneur de la visite de Monseigneur Charles-François d'Anglure de Bourlémont archevêque de Tolosa (archevêché de Toulouse) au château de monsieur le baron Pierre-Paul de Riquet

 

 

 

Pour gagner la glacière nous traversons son parc de 29 hectares

 

 

 

Le domaine de Bonrepos a pu disposer de sa glacière vers 1672 lorsque Riquet entreprend la construction de plusieurs d'entre elles au bord de son Canal du Midi.

 

 

Avant rénovation

Cet édifice enterré était pour entreposer et préserver des blocs de glace utiles pour la conservation des aliments ou encore à la confection de sorbets et fruits givrés. Faute d’approvisionnement  local, on faisait venir de la neige tassée du Commingues par charrois et par navigation fluviale sur la Garonne. La cuve en briques qui accueillait la glace mesure 6.80 m de profondeur et 5m de diamètre, ce qui correspond à un stockage de 100 000kg de glace.

 

 

En cours de rénovation

Le remplissage de l'édifice se faisait par le dôme ajouré. La glace était empilée jusqu'à son sommet alors obstrué. Ainsi, grâce à l'effet de masse provoqué, la glace pouvait se conserver tout au long de l'année. L'eau liquéfiée était entraînée vers l’extérieur par un système de drainage au fond de la cuve. Une porte d'entrée suivie d'un petit couloir couvert permettait d'accéder au puits pour aller extraire la glace.

 

 

 

Dirigeons nous vers les bassins d’essai de Riquet, qui lui ont permis de démontrer la faisabilité de son projet.

 

 

 

Le savant français Bernard Forest de Belidor écrivait dans son ouvrage l'Architecture hydraulique (1737) :"On peut voir encore à Bonrepos dans ses jardins les essais en petit de sa grande entreprise tels que des conduites, des épanchoirs et même une montagne percée"

 

 

Les eaux de ruissellement des versants de la Garenne sont collectés par deux rigoles d'amenée

Pierre-Paul Riquet met en effet à profit la topographie des lieux pour étudier un équipement hydraulique monumental. Dès 1655, il commande à deux habitants de Bonrepos de coûteux travaux de terrassement au fond du vallon de la Garenne.

 

 

La chaussée principale se rapproche de la digue de Saint Ferréol

Antoine Brayrie, maître maçon originaire du Limousin se voit confier l'édification de deux chaussées maçonnées. Ainsi sont formés trois bassins échelonnés, sur près de deux hectares, alimentés de façon saisonnière

 

 

 

Le maintien permanant d'une lame d'eau dans un bassin inférieur est ains rendu possible. Ce dernier forme une portion de canal de 200 mètres de long sur 40 mètres de large.

 

 

 

Nous passons de pièces en pièces pour traverser le château

 

 

 

 

 

Grotte de Fraîcheur, édifiée au XVII siècle c'est un monument de jardin trouvant son origine dans l'Italie de la Renaissance. Elle a conservé des concrétions coralliennes, des décors coquilles ainsi qu'une abside et deux niches en cul de four

 

 

 

En 1657 Pierre-Paul Riquet réalise un jardin pour faire exhibition de sa richesse. La plupart de ces ensembles ne sont plus visibles aujourd'hui.

 

 

 

Mais leurs vestiges montent le goût pour les jardins d'influence italienne dont la terrasse Sud s'inspire directement. Les humanistes de la Renaissance cherchaient ainsi à retrouver l'harmonie des jardins classiques de l'Antiquité

 

 

 

Depuis les fenêtres de la façade Sud du château, une terrasse ouvrant sur la vallée du Girou est observable

 

 

 

A son extrémité, une petite chapelle, détruite, fait face au château

 

 

 

L'orangerie frappe par sa monumentalité et vient parachever l'élaboration de grand jardin du XVIIIème siècle. D'une superficie de 330m2 et longue de 45 m le bâtiment est commandé en 1766 par Jean Gabriel Amable. L'orangerie était destinée à abriter pendant l'hiver les plantes fragiles entretenues en pots, notamment orangers et citronniers qui agrémentaient les jardins aux beaux jours.

 

 

 

Au nord l'édifice est dépourvu de toute ouverture. Toutefois les arcatures aveugles qui le scandent lui confèrent une certaine élégance. A l'inverse, la façade Sud dispose de grandes baies vitrées, capables de laisser pénétrer la lumière et la chaleur naturelle du soleil. Sept murs diaphragmes en briques foraines portent le toit à double versant de l'orangerie.

 

 

L'Amicale des Mariniers des Canaux du Midi, exposait "la vie des mariniers" 

"La vie quotidienne des bateliers et de leurs bateaux"

La charpente soutient une couverture traditionnelle constituée de carreaux de céramique, appelés pare-feuilles, visibles depuis l’intérieur. Ils sont eux-mêmes surmontés de tuiles canal. L'espace intérieur est constitué d'une simple nef sobre et épurée, caractéristique du néo-classicisme du néo-classicisme.

 

 

 

Les eaux pluviales étaient récoltées grâce à un système de radiers. Un puits proche de l'édifice complétait le volume nécessaire à l'arrosage des plantes entreposés.

 

 

 

La 41e édition des Journées Européennes du Patrimoine se déroulaient les 21 et 22 septembre 2024. La mairie de Bonrepos Riquet et l'association des amis du château avaient invité l'Amicale des Mariniers des Canaux du Midi pour une conférence sur le transport fluvial et la vie des mariniers au cours des siècles. Miette Camboulive, la présidente l'a présentée.

 

 

 

 

Pierre-Paul Riquet (1609-1680), issu d'une famille bourgeois de Béziers, occupe dès 1639 une charge dans la ferme des gabelles du Languedoc dont il devient fermier général en 1661. Ce poste consiste à assurer le recouvrement de l’impôt sur le sel, denrée vitale à cette époque.

 

 

 

Après Revel en 1648, Riquet s'installe à Bonrepos en 1652. Il en devient le seigneur et peut ainsi faire valoir ses prétentions nobiliaires. L'ouverture du chantier du canal en 1666 lui permet de les satisfaires par la réhabilitation en noblesse

 

 

 

Marié à Catherine de Milhau, Pierre-Paul Riquet a cinq enfants dont deux fils qui partagent à sa mort la seigneurie du canal : Pierre-Paul de Riquet (1646-1730) et Jean-Mathias de Riquet (1638-1714)

 

 

22 septembre 2024

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