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LA SARRE

CROISIÈRE SUR LA SARRE

 

La Sarre blanche et la Sarre rouge, naissent au pied du Donon, dans le massif vosgien. Elles se réunissent pour former la Sarre d'une longueur de 120 km, traverse la Lorraine puis l'Alsace avant d'entrer en Allemagne dans le Länder de Sarre (Saarland) puis en Rhénanie-Palatinat. La Sarre se jette dans la Moselle à Konz.
Pour accéder sur la partie navigable de celle-ci, il faut monter sur l'un des biefs de partage du canal de la Marne au Rhin. Ce canal a la particularité d'en possèder deux. En provenance de Paris, cet accès se fait par l'écluse de Réchicourt de 16 mètres de haut. La porte aval est une porte levante manœuvrée par un vérin hydraulique de 7 m. Philippe de sa cabine en assure la manœuvre.
Nous avons été voir de l'autre côté. En provenance de Strasbourg, le plan incliné fonctionne toujours. Son bac transporteur pèse toujours 750 tonnes à vide et quand le bac descend les deux contrepoids remontent tout cela en quatre minutes, et rattrapant 45 mètres de dénivellation.
  Et comme Lutzenbourg n'était pas loin nous avons pris de l'altitude pour contempler le canal du château et dominer le bourg.
A l'embranchement, une passerelle au dessus du canal nous permet de surplomber les étangs. Ici, un arrêt s'impose.
La cornée de Ketzing n'est qu'un champ de nymphéas blancs.
L'étang de Gondrexange longe les deux canaux. Il fut creusé par les moines au Moyen-Age pour la pisciculture, 660 ha ne laissent pas indifférents les amateurs de pêche. Surprise "Little Némo" se fait prendre en excès de lenteur...
Juste avant la porte de garde de Houillon, un port distribue du gasoil. Vos cuves sont pleines, poussez jusqu'à Diane-Capelle.
En amont de l'écluse N° 1, un petit paradis en pleine nature, de nombreux bateaux y stationnent le long de la berge ombragée.
De là, partez à la découverte de l'étang de Stock, l'un des plus vastes étangs de l'Est de la France; Un univers de détente où le mot nature se conjugue avec le mot : liberté.
Un saut de puce au-dessus du pont-canal du lieu-dit "Les Trois Ponts" et vous voilà au pont d'Albeschaux, cinq kilomètres plus loin.
De là vous êtes tout près du village de Rhodes. Un petit port animé par des voiliers régatant sur l'étang.
Le parc animalier du Domaine de Sainte Croix n'est qu'à deux kilomètres. Pourquoi y aller, lorsqu'à votre réveil depuis votre bateau, vous avez ce spectacle.
Une échelle d'écluses toutes automatiques vous descend jusqu'à Mittersheim où vous attend un petit port agréable.
Face à celui-ci, vous verrez l'entrée de l'ancien "Canal des Salines" qui devait acheminer le sel de Dieuze.
Seule une courte section est encore visible, les ajoncs ayant remplacé l'eau et les bateaux. De loin, nous avons l'impression que ce canal est encore là ! Dis, V.N.F. fais nous rêver...
La dernière maison éclusière de la chaîne d'écluses franchie, vous atteignez Harskirchen.
Constance Boat donne un rayon de soleil sur la Sarre en ce jour automnal.
N'hésitez pas à vous arrêter à la halte d'Harskirchen. Un village de l'Alsace Bossue et une maîtresse de port fort accueillante servant d'office de tourisme.
Non loin de là, au Moulin de Willer, retrouvez l'odeur de la cire d'abeilles et le savoir faire du temps passé.
Construit en 1713, vous pouvez voir fonctionner les rouages en bois à la force hydraulique, actionnés par des courroies cloutées au nerf de bœuf. , le meunier passionné vous ravira lors de la visite. Suivant le jour, vous pouvez y déguster une "flamm" dont vous vous souviendrez longtemps faite grâce à sa farine et à ses mains.
Par une piste cyclable vous pourrez gagner, Sarre-Union pour ravitailler votre cambuse ou vous désaltérer près de la fontaine aux Boucs.
Où sommes nous ? Au dessus de l'Albe, ce pont canal fut construit avant 1867, premier exemplaire de ce système en France, il fut la genèse avant celui de Briare. Tiens un bateau passe... Saurez vous l'identifier avec votre souris ?
Le pont est entièrement en tôle et fers spéciaux. Sa longueur entre culées (1 et 2) est de 45 mètres : trois travées métalliques (les deux extrêmes (3) (4) ont 12.50 mètres de longueur et celle du milieu (5) a 17 mètres plus deux piles (6) et (7) de 1.50 mètres d'épaisseur. Pour en savoir encore plus allez sur le site de Charles Berg.
Encore plus de détails :

https://archive.org/stream/noticessurlesmod00cent#page/146/mode/2up/search/pont

https://archive.org/stream/noticessurlesmo00agrgoog#page/n152/mode/2up/search/pont

https://archive.org/stream/noticessurlesmo01publgoog#page/n161/mode/2up/search/pont

     
Nous sommes au confluent de la Sarre et l'Albe. Le nom de la ville : Sarralbe, c'est tout simple.
Stupéfiant, un bunker vous regarde passer. Ici était la ligne "Maginot". Au bourg de Witting des fanatiques de cette guerre ont réarmé un autre blockhaus. Pas d'inquiétude, au dire des riverains, la gendarmerie surveille. Plus loin, nous croisons la ligne "Siegfried".
De nombreux moulins ponctuent la Sarre. Ici sur l'Albe au débit de 5 m3 par seconde, ce moulin autrefois hydraulique est maintenant électrique. Pour le plaisir des yeux la roue à aube continue de tourner.
La dernière ville française sur la Sarre : Sarreguemines et son port du Casino, joyau architectural d'un temps passé qui révèle au soleil couchant un panneau de faïence (à votre souris).
Cette ville est un musée. Son circuit de la faïence en est la trame. En partant du Moulin de la Blies, une des nombreuses unités de fabrication d'un temps lointain,
vous y découvrirez la technique de la fabrication de la pâte, les ateliers de moulage, les postes de travail de décoration. Sur les tables des piles d'assiettes ne sont-elles pas prêtes à cuire dans les fours adjacents ? Un regard sur le savoir-faire et le talent du XIX et XX siècles.
Dans les jardins de la faïencerie, vous pourrez suivant les saisons découvrir la pivoine "La Moselle" qui servit de modèle pour des panneaux décoratifs. Au cœur des vieux bâtiments la nature a été repensée et sculptée.

Si vous souhaitez prendre un peu de repos, une table chaleureuse est à quelques pas du port. Guy à la "Bonne Source" saura vous recevoir et enchanter vos papilles. C'est un passionné du goût. N'a-t-il pas créer "La Confrérie Gourmande de la Saint-Paul" ? Et si vous lui parlez bateau...

Pour compléter ce reportage, je vous invite à consulter son article que vous trouverez en bas de cette page.

Sur son conseil, nous avons visité le musée de la faïence. Le jardin d'hiver est un régal à lui tout seul. Approchez vous, n'ayez pas peur. (A votre souris)
Les faïenceries de Saguemines, Digoin, Vitry le François ne sont plus qu'un lointain souvenir. Actuellement, subsistent deux noms "Saint Clément" et "Sarguemine-Digoin". Les spécificités des lieux de productions ne reflétent plus les modèles de cette époque.
Après un dernier regard sur le four à faïence, un cône de 11 mètres de haut, il est temps de regagner le port et son bateau des images plein la tête et quelques pièces de faïences achetées au magasin de vaisselle, sis non loin de là.
Après la première écluse sarroise, nous atteignons Saarbrücken. Un quai en aval du vieux pont que Charles le Quint fit ériger en 1546 et vous êtes déjà sur la place St Johanner Mark, pour flâner dans les ruelles pittoresques. Ici depuis longtemps le fleuve ravitaille la ville. (A votre souris)
Un petite rue paisible vous conduira au château. Pour voyager de l'âge de pierre jusqu'à l'après-guerre, quatre musées vous ouvriront leurs portes.
De la halte, la vue est superbe de jour comme de nuit depuis le pied des remparts. Dommage qu'un mur antibruit ne vienne pas faire écran au roulement des véhicules de l'autoroute qui passent sur l'autre rive.
Fascination ? L'usine sidérurgique de Völklingen devient en 1994 : Patrimoine Culturel Mondial de l'UNESCO.
Merveilles de la technique ? Ces machines soufflantes uniques au monde produisaient jusqu'à 300 000 m3 d'air pour alimenter les hauts fourneaux. En 2009, ce cadre fascinant abritait l'exposition : Cadeaux d'État, le symbole de l'échange culturel entre différents pays.
Unique au monde ? Monter à la plate-forme des gueulards à 27 mètres de hauteur, là où les matières premières étaient versées dans les hauts fourneaux.

En escaladant, encore, casque obligatoire ! (à votre souris), vous découvrez depuis la plate-forme panoramique :

  • Une vue splendide sur le site.
  • Le groupe des hauts fourneaux
  • La salle des mélanges : le "ventre" de l'usine où étaient stockées 12 000 tonnes de matières premières
  • La ville de Völklingen avec son acièrie encore en activité.
Ce voyage dans le temps, vous conduira au trou des coulées puis vers la cokerie. Ici, les plantes et les animaux ont réinvesti le site de jour comme de nuit. (à votre souris)
Le centre de la cité de Völklingen est à découvrir aussi : Ici; l'hôtel de ville, mélange de réminiscences baroques et d'éléments décoratifs "Art Nouveau".
Dilingen, sa "Rathaus" ou en français dans le texte : l'hôtel de ville,
       
 
       
ses "œuvres d'art" commémorant l'époque des aciéries de la ville
       
 
     
et sa plaque d'égout. Il faudra demander à un des membres du club de Chartrettes, né ici, de nous en révéler les beautés cachées.
A Merzig, vous aurez le choix de votre escale : le port situé sur la rive opposée à la ville ou un quai le long d'une promenade aménagée. Dans les ruelles de la vieille ville vous trouverez une multitude de bars, bistrots ou restaurants. De là, vous gagnerez l'hôtel de ville de style baroque du XVIIIème siècle.
Au château de Fellenberg, des expositions temporaires présentent l'histoire de la région Sarroise de manière divertissante.
Au pavillon des Salines, brunisé par la source thermale de Bietzen, cette eau est bénéfique pour votre peau et vos voies respiratoires.
L'ancien moulin de Fellenberg fut transformé en atelier d'horlogerie, aujourd'hui il abrite un musée de machines-outils de précision.
Le nombre de bateaux de tourisme augmente. Nous sommes à l'entrée du méandre de la Sarre.

Ici, tout devient surprenant :

- Des roches couleur "jaune".

- Un kayak, dans l'écluse de Mettlach, entre un bateau promenade et le "Simonszand". Aucun souci, l'écluse mesure 172 mètres par 12.
- Une porte d'écluse et un mur de chute remarquable.
Dans le somptueux édifice baroque de l'ancienne abbaye de Mettlach, vous découvrirez deux siècles et demi de beauté et d'histoire de Villeroy & Boch.
Au café, vous entrez dans le "plus beau magasin de lait du monde", une réplique du magasin créé en 1892 à Dresden.
Vive la mariée ! Le centre de découverte des Arts de la table présente des mises en scène, grandeur nature. Vous n'en croirez pas vos yeux !
Dans le parc se trouve le plus ancien monument de la Sarre "La vieille Tour" édifiée en 989. Face à cela, le stand de WWF, un puzzle en céramique {Living Planet Square} créé par l'artiste André Heller. (à votre souris)
Pour aller au belvédère voir le méandre de la Sarre, rien de plus facile. Le nom de l'endroit où nous allons sur une feuille de papier. Choisir un endroit stratégique au bord de la route. Vous n'allez pas me croire : Première voiture, une belle femme au volant et qui plus est, travaille au bureau d'informations du site.
Voici le fameux méandre à 180°, l'image de la Sarre. Une vue à couper le souffle, mais qui se savoure.
La rivière continue son cours entre les collines escarpées, recouvertes de forêts d'essences multiples.
Là, la montagne est entaillée. La roche est rouge comme le grès, sûrement du minerai d'aluminium (Bauxite) y est extrait.
Soudain, peu après l'écluse de Serrig, le monde viticole s'offre à nous. Il ne nous quittera plus jusqu'au confluent avec la Moselle.
L'arrivée sur Saarburg est magique. Le soleil semble vouloir être de retour pour éclairer cette ville.
Un petit tour à l'office du tourisme pour connaître les lieux à ne pas manquer et en route...
Depuis la Sarre, nous jouons aux envahisseurs.
J'ai dédaigné le port, pour accoster "Simonszand", le long du mur, au pied de la ville, avec comme vigile le château.
La citadelle semble haute, mais avec un peu de volonté et de courage, vous atteindrez le sommet du donjon, sans peine.
Le cœur de la ville, le long du Leuk abrite de nombreux cafés et restaurants. Vous n'aurez que l'embarras du choix pour voir et être vu. Juste en amont quelques ponts et vous êtes dans la "petite Venise" ;-).
Vous êtes gourmand ? Au dessus de la chute du Leuk, le romantique "Petit Café" vous servira l'authentique spécialité de la ville : Le Strudel.
De nombreux moulins profitaient de cette eau pour moudre le grain. Aujourd'hui, ceux-ci sont des habitations. Les roues continuent de tourner pour le plaisir des yeux.
Quittant la ville, nous laissons le port à tribord. Le ciel menace de nous tomber sur la tête.

Petit jeu : Qui saura nous dire à quoi correspond cet objet trouvé sur des écluses ? Pour voir un autre objet similaire passez votre souris sur la photo.

La réponse dans le reportage de la Moselle.

Cette église et cette maison semblent à l'abri de ce haut mur, qui nous rappelle que les rivières peuvent subir des crues et même à cette hauteur, les eaux sont venues lécher leur fondation.
Un dernier pont à franchir et nous sommes, vous êtes sur la Moselle.
Il suffit de lever la tête pour s'en convaincre. Bienvenue dans la province de Trier sur l'affluent du Rhin.
Un dernier regard sur la Sarre ou mieux, le premier regard pour vous, si vous venez de la Moselle. Une rivière qui saura vous enchanter que vous soyez avalant ou montant, avec soleil ou nuages.
Vous voulez en savoir plus. Le numéro 198 de Fluvial, le mensuel de la navigation intérieur, vous fait découvrir : Les surprises de la Sarre.  
     
Guy Adam,notre restaurateur préféré de "La Bonne Source" vous livre un complément d'information, que vous aurez le plaisir de découvrir ci-dessous.
     

PATRIMOINE LOCAL

Les canaux et les rivières sont devenus des espaces entièrement aménagés par l'homme, dévoilant un riche patrimoine à travers des paysages types et aussi des ouvrages d'art souvent méconnus. Il en va de même pour les bateaux navigant sur ces voies d'eau, avec à leur bord des mariniers exerçant un métier noble et ancien. Les hommes d'autrefois, à une époque où les voies de circulation terrestres étaient quasiment inexistantes, ont utilisé le réseau des chemins d'eau naturels. qui se différenciaient, en fonction des régions traversées par les conditions motrices régulées par le courant. Ce courant assurait en effet la descente, énergétiquement gratuite, des radeaux de bois : On jetait des bûches dans le courant, et plus en aval, on barrait le cours d'eau et les flotteurs récupéraient ainsi les "bûches perdues" en confectionnant des "trains de bois", atteignant parfois plusieurs dizaines de mètres de long. Ceci semble d'ailleurs avoir favorisé l'implantation de notre faïencerie à Sarreguemines. Les bois si abondants dans le pays de Bitche et les basses Vosges, étaient lancés et ramenés par flottage par La Blies, L'Eichel et La Sarre. Les bois étaient ensuite groupés à Sarreguemines pour la consommation régionale ou poursuivaient leur route quelquefois jusqu'en Hollande. C'est entre 1820 et 1860 que se mettent en place les grands éléments du réseau français. Déjà projetée par le plan Becquey, la canalisation des rivières françaises est œuvre maîtresse de la monarchie de juillet

LE CANAL DES HOUILLÈRES DE LA SARRE ET LA SARRE CANALISÉE

Son histoire est liée au Canal du Rhône au Rhin mis en service dès 1833 et du Canal de la Marne au Rhin, dont la construction fut décidée dès 1838. En effet, c'est l'existence simultanée du gisement houiller de Sarrebruck d'une part et l'industrie de Mulhouse, grosse consommatrice de charbon d'autre part, et relativement peu éloignés l'un de l'autre, qui par l'opiniâtreté de ses acteurs fit triompher la cause de la voie d'eau opposée à celle du chemin de fer, après une lutte de plus de vingt années, entre partisans d'un canal et partisans d'une ligne de chemin de fer reliant les houillères de la Sarre, soit au canal de la Marne au Rhin, soit à la voie ferrée Paris-Strasbourg. En 186O un avant projet fut soumis à l'administration compétente et la première adjudication des travaux eut lieue le 7 Juin 1861 alors que le canal fut ouvert à la navigation entre Gondrexange et Sarreguemines le 15 Mai 1866. Il faut mentionner à ce propos, l'action efficace en faveur de la cause du canal , du Maire de Sarreguemines Alexandre de Geiger ( 1808-1891), député au Corps Législatif, puis Sénateur du Second Empire, Conseiller Général et Directeur des Faïenceries de Sarreguemines. Les Houillères de la Moselle, ancêtres des H.B.L. étaient quant à elles, opposées à la construction du canal, prétendant que la nouvelle voie d'eau ne servirait qu'au houillères prussiennes, et défavoriserait l'expansion de leurs propres houillères. A l'origine, les écluses du canal des Houillères de la Sarre avaient les mêmes caractéristiques que celles du canal de la marne au Rhin : 34,50 X 5,20 m pour un mouillage de 1,80 m. Après le guerre de 1870, la France entreprit en application des dispositions de la Loi du 5 Août 1879, dite Loi Freycinet, la mise au gabarit de 38,50 X 5,20 m pour un mouillage de 2,00 m, de la partie du Canal de la marne au Rhin restée française. Le Reichsland Elsass-Lothringen fit mettre aux mêmes caractéristiques le Canal des Houillères de la Sarre en 1895, ainsi que la partie alsacienne du Canal de la Marne au Rhin. Le Canal des Houillères de la Sarre se détache du Canal de la Marne au Rhin dans le bief de partage près de Gondrexange et aboutit à Sarreguemines dans la Sarre canalisée après un parcours de 63,4 km pour 27 écluses qui rattrapent une dénivellation de 73 mètres; par ailleurs un pont canal près de Sarralbe permet de franchir l'Albe. Le canal traverse entre les digues, les étangs réservoirs de Gondrexange, du Stock et de Mittersheim. Le Canal des houillères de la Sarre est prolongé par la Sarre canalisée de Sarreguemines vers l'Allemagne. Dès la première année de mise en service du Canal le trafic charbonnier atteignit 200 000 tonnes pour atteindre 653 000 tonnes en 1885 et 2 millions de tonnes qui représenta l'apogée en 1928. Depuis cette date s'est amorcé le déclin du trafic commercial. Pour les faïenceries de Sarreguemines, le canal était aussi une aubaine ; le transport du charbon, et des matières premières par voie d'eau, permirent des économies sur les prix de revient de 25 à 50 % Le 14 novembre 1873, le conseil municipal de Sarreguemines donna un avis favorable pour le remplacement du transport des matériaux de la faïencerie , sur le chemin du moulin de la Blies, par un bateau. La réponse positive arriva le 10 juillet 1874 du comte Von Armin Boitzenbourg président de lorraine. Un bateau à vapeur pouvait désormais circuler (sous 21 conditions ) sur 1 km sur la Sarre et 3,5 km sur la Blies (entre l'embarcadère de l'usine et le moulin de la Blies)

UN BATEAU NOMME ALEXANDRE PUIS PAULINE

Le premier bateau des Faïenceries fut mis en service en Septembre 1876. D'une capacité de chargement de 40 tonnes, son nom de baptême fut " ALEXANDRE ", en l'honneur du baron Alexandre de Geiger. Ce bateau fut utilisé pendant 45 années et vendu en 1922 à une Maison Sarroise à Sarrebruck Le second bateau des faïenceries de Sarreguemines fut commandé à une Entreprise d'Argenteuil près de Paris en 1921. (Construction Mécanique Claparede ) Le 20 février 1922, ce "bac à vapeur" comme on l'appelait, arriva à Sarreguemines pour être baptisé en Mai 1922 du nom de "PAULINE", et mis en service le 13 Mai 1922. La Marraine du bateau était Madame Pierre Malval née Pauline de Geiger. Le bateau mesurait 34,50 m pour une largeur de 4,50 m. La machine à vapeur affichait 80 P.S. et l'on pouvait charger 60 tonnes de marchandises. Quatre voyages quotidiens rythmaient la vie du bateau du port de la Blies au Port du Casino, aller retour. soit 2000 mètres. Juste avant la guerre, en Août 1939, "le bac", fut conduit à l'usine de Digoin en Saône et Loire, alors que la police allemande le fit ramener à Sarreguemines en novembre 1940. En 1954, la chaudière fut remplacée par un moteur Diesel, ayant pour conséquence de porter la puissance à 80 C.V. La transformation fut effectuée au Chantier Bruant au bord de la Blies à "Hannweilerr" et coûta neuf millions de francs. Sur la Pauline, désormais sans cheminée, était affecté un mécanicien et deux pilotes. La Pauline fit son dernier voyage le 24 Mars 1969. Grâce à Voies Navigables de France, Établissement public créé en 1991, le Canal des houillères de la Sarre est toujours entretenu et contribue donc à la promotion du Tourisme Fluvial, en partenariat avec les professionnels et les collectivités locales.

Sources "Alexandre et Pauline ": archives de Monsieur Christ Louis conservées par Monsieur Raymond Ensminger

     
07 - 2009