CANAL DE LALINDE
Non loin de Bergerac, au pays des Mousquetaires, se trouve le canal de Lalinde, suivez-nous pour le découvrir ! |
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L'idée de construire ce canal fut évoquée en 1838, les travaux furent achevés en 1843 et ouvert en 1844. Il est long d'environ 15 kilomètres. Il fut construit pour éviter les trois rapides rapides entre Mauzac et la Tuilières : Le Grand Thoré, les Pesqueyroux et la Gratusse, tant redoutés des marins, les obligeant à prendre "des pilotes".
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Lorsque nous arrivons, sur le site de La Tuilières, la première chose que l'on voit, c'est ce barrage sur la Dordogne. |
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LE BARRAGE DE TUILIERES |
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En aval du barrage, en rive droite, une imposante arche donne accès au canal de Lalinde. "Un canal au pays de Cyrano" comme le dit notre ami Charles Berg dans le magazine Fluvial de juillet 1992. |
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Une brèche y a été taillée afin d'y construire une échelle d'écluses. |
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Une première écluse triple élève les bateaux peu à peu. A mi-parcours, le soleil illumine ce corridor. |
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Les portes semblent être, encore, en bon état, prêtes à se refermer pour une sassée. |
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Pour chacune des deux écluses triples, une maison éclusière renseigne le bateau de passage. En un clic, on peut encore lire : Écluses N° 1 2 3 de Tuilières Chute 20 Cote 22.963 Bec d'Ambès ..8 kilomètres. Porte amont de l'écluse N° 6 289 m |
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Nous sommes maintenant au niveau du bassin de croisement. (vue amont) Le site est bien entretenu et hormis les bananiers on pense tout de suite à d'autres ouvrages. |
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LE BASSIN La durée de la montée d'un bateau pour franchir la chaîne d'écluses était de l'ordre de 6 heures. La présence de l'écluse N° 4 appelée "le bassin" permettait, grâce à sa forme et ses dimensions, de réduire le temps d'attente et de conduire simultanément la montée et la descente de plusieurs bateaux qui se croisaient au milieu de leur parcours avalant ou montant. |
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Le bassin (vue vers l'aval) |
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Nous voilà dans la deuxième écluse triple, tout est d'époque. C'est incroyable ! |
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Le franchissement du dernier sasse, nous ouvre l'horizon. |
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Une porte, de construction, recente montre que l' association (ARH) Pesqueyroux met tout en oeuvre pour une navigation futur. |
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Sur la deuxième maison éclusière, plus d'inscription, elle est habitée et bien entretenue, ce qui la rend vivante. |
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L'ECLUSE AMONT L'écluse consiste à mettre deux biefs au moyen d'un sas dans lequel on isole le bateau montant ou descendant. Elle permet ainsi de franchir les obstacles |
Cette plaque est dédiée aux ouvriers anonymes - hommes, femmes, enfants - , des Entreprises TROYE et DANJOU de Bordeaux qui, sous les ordres de l'Ingénieur en Chef de la Navigation, VAUTHIER, ont travaillé de Tuilières Mauzac. De 1838 à 1844, ils ont donné leur peine, leur sueur et parfois leur vie pour mener à bien la construction du canal latéral à la Dordogne. |
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Ce n'est pas Rogny-les-Sept Écluses, ce n'est pas Fonsérannes, mais ce site est vraiment splendide. | ||
En haut des six sas, nous sommes à la hauteur de l'usine électrique du barrage de Tuilière. Si le coeur vous en dit vous pourrez la visiter en vous y rendant à travers un jardin à thème. |
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Juste après avoir quitté la dernière écluse, en rive droite, se trouve une cale-séche. Nettoyée et rénovée, elle aussi n'attend plus qu'une gabarre. |
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LA CALE SECHE C'est un bassin entièrement pavé avec une rigole centrale qui permet l'évacuation des infiltrations et au fond duquel repose un gril en bois, fait de traverses d'environ 7 mètres (les bateaux ne dépassaient pas 6 mètres de largeur), soutenues par des pieds-debout d'environ 1 mètres de hauteur, sur lequel reposaient les bateaux mis à sec. Il se remplit et se vide selon le système des écluses : le bateau se présente à la porte amont dont on rabat les ventelles, que l'on referme derrière lui. On ouvre alors le système de vidange, l'eau du bassin s'écoule par gravité dans le Clérans, petit ruisseau qui descend des coteaux et se jette dans la Dordogne. Le bateau s'échoue alors doucement sur le gril. Les charpentiers peuvent se glisser dans l'espace aménagé par les pieds-debout entre le gril lui-même et le fond pavé du bassin et réparer au sec le fond (ou sole) du bateau. C'est le seul endroit de la région où on pouvait ainsi réparer le fonds des bateaux sans être tributaire, comme à Bordeaux, du rythme des marées. |
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Puis, le canal file en direction de Sainte Capraise bordé par de grands arbres, nous apportant l'ombre souhaitée. |
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Un treuil, encore en place, un plan incliné nous rappellent qu'ici on construisait sur ce chantier, des gabares et autres bateaux. |
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LE BASSIN DE SAINT-CAPRAISE |
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Le creusement du "Bassin de stationnement" a été terminé en 1840. |
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En 1843, une pétition des maîtres de bateaux de Saint-Capraise revendique la construction d'une "cale de radoub" sur un des côtés car cette localité "contient la plus grande partie des navigateurs de tout le canton de Lalinde". |
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Le préfet donne son accord et l'entreprise Marty termine le chantier en décembre 1847. |
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C'est un plan incliné pavé sur lequel on peut traîner un bateau pour le mettre au sec et le calfater. On peut aussi y construire un courau. |
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Mais ces activités sont de courtes durée. |
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Dès 1872, le conseil municipal ne croit plus en la batellerie mais au rail et obtient la construction de la gare de chemin de fer au plus près du bassin. Les marchandises descendues par eau y sont déchargées puis convoyées par wagons vers Bergerac, Libourne ou Bordeaux. |
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Sur le bassin, le transport l'emporte sur le radoub et la construction navale. En 1882, l'entrée en service de la cale sèche à Tuillères déplace l'activité de radoub. |
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De même, les grosses entreprises de constructions navales de Bergerac supplantent le chantier. |
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Au début du XXè siècle, il disparaît |
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Au milieu du bassin, deux gabares n'attendent plus que la réouverture du canal pour naviguer et rejoindre le cours de la Dordogne. |
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Une passerelle a été reconstruite et par chance, elle a été prévue avec une hauteur libre suffisante pour permettre la navigation . |
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Nous apercevons en rive gauche, la stèle érigée en hommage au dernier batelier de Dordogne ; Henri Gonthier - 1907-2000. Elle fut offerte par l'association "Les Pesqueyroux", qui milite pour la réouverture du canal. |
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LE PONT-CANAL En 1828, le projet des Ponts et Chaussées coupe la commune en deux, isolant la partie située entre le canal et la Dordogne. Il faut donc les relier. L'aqueduc qui draine les eaux du villages, cent mètres en amont est aménagé pour permettre le passage des gens à pied. Mais les animaux et les charrettes devraient faire un long détour par le pont de l'écluse de la Barie Basse ou par celui de Tuilières. Les ingénieurs décident de construire un pont-canal à Sainte-Capraise. Il existe un chemin en pente, baptisé "chemin de la Croze", qui permet d'aller du bourg à la rivière, là où se trouvent une source et un lavoir. C'est ce chemin que le canal va enjamber, préservant ainsi un axe de communication essentiel entre les deux parties de la commune. Cet ouvrage est l'un des plus remarquables du canal de Lalinde. |
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Juste en dessous une maison surplombe la Dordogne. Une plaque nous rappelle les marques de crues. Impressionnant - Un clic sur l'édifice. |
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A la sortie du pont-canal, une passerelle barre le canal. Mais là aussi, tout a été pensé pour la réouverture du canal. Électrifiée, elle pourra pivoter pour laisser libre le passage sur le canal. |
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Nous arrivons à l'écluse de la Borie Basse, ici aussi on semble attendre, les portes sont ouvertes, montant. |
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L'ÉCLUSE DE LA BORIE-BASSE Troisième écluse après Mauzac et Lalinde, elle est implantée sur la commune de Baneuil, à l'aplomb de la chartreuse qui lui a donné son nom. Elle regroupe diverses constructions : |
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- Une maison éclusière différente des autres, avec un étage de soubassement et un escalier extérieur à double volée. - Un pont qui permet de relier la rive droite du canal à la plaine comprise entre canal et Dordogne. La cote zéro de l'échelle correspond à la hauteur de 1 .60 m. C'est le niveau idéal de l'eau dans le canal pour permettre aux couraux de naviguer à plein chargement sans racler le fond. |
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Nous atteignons le bassin de Port de Couze. |
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BASSIN DU PORT-DE-COUZE | ||
C'est l'un des trois bassins creusés sur le canal. | ||
Le choix de son emplacement est dicté par la présence sur la Dordogne du port qui accueille les marchandises provenant des villes de la rie gauche et des papeteries de Crouze. | ||
Pour leur permettre d'accéder au bassin, un pont est bâti en 1840, avant même que le canal n'entre en service. A la grande déception des usagers, ce pont est à octroi. | ||
Rapidement, des commerces et des industries se développent autour du bassin comme la conserveries devenue l'hôtel Pinquet ou la papeterie Dumas. Le coté aval est aménagé en quai de chargement et trois prises d'eau sur son flanc sud, alimentent des usines :
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Toutes ces activités ont aujourd'hui disparu. | ||
Le pont sur le canal a été busé après l'accident du Tour de France du 12 juillet 1964 et ne permet plus le passage des couraux. | ||
Les papeteries du port : |
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La Papeterie Pierre Prat a fonctionné jusqu'en 1972. Elle fabriquait des papiers filtres et... du papier buvard jusqu'à l'invention du stylo à bille dans les années 50. L'usine s'oriente alors vers le papier d'emballage, notamment pour les «Petits Suisses » puis les pots de yaourt. |
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Seules les cheminées rappellent les temps glorieux de la papeterie DURA, plus connue sous le nom d'« Usine des Anglais ». Spécialisée dans le blanchiment du coton, elle a été le siège d'une importante chiffonnerie et s'est même reconvertie en filature dans les années 40. |
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BASSIN ET ECLUSE DE LALINDE C'est le premier des trois bassins du canal. Il a été creusé à l'emplacement de la source del Pesqié qui, noyée continue à alimenter le canal. Situé alors à l'extérieur de la ville, il remplit de multiple fonctions : Réservoir d'eau, il autorise des éclusées répétées sans affecter le niveau de l'eau du bief amont. Zone de commerce, ses quatre côtés permettent aux coraux de charger et de déposer des marchandises. |
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Espace propice à l'entretien des gabares, le plan incliné du côté sud du bassin permet de calfater les embarcations fatiguées. L'écluse est la deuxième après Mauzac. Une Prise d'eau latérale permettait d'alimenter le bief aval sans ouvrir les portes. De plus, elle activait une blanchisserie. |
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Une autre prise d'eau, sur le côté sud alimentait le ruisseau de la Bazinie nécessaire au fonctionnement des deux moulins de la ville. En contre bas, là où se trouve le groupe scolaire, il avait été prévu de creuser une cale de raboub. En 1856 une pétition regroupant plus d'une centaine de signatures n'aboutit pas : La "cale-sèche" sera finalement creusée à Sainte-Capraise. |
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On se glisse sous une passerelle et nous continuons notre voyage en remontante le canal. |
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La D703 longe la Dordogne et franchit le canal pour rejoindre Mauzac. |
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la navigation sur la Dordogne était difficile à cause des redoutables rapides du Grand Thoret (entre La Guillou et Lalinde), de la Gratusse (en aval de Lalinde) et du Gratussou. |
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La prise d'eau sur la Dordogne à Mauzac, permet d'alimenter le canal. |
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MAURAC, PORTE DU CANAL A partir de Mauzac, la Dordogne devient imprévisible et retrouve quelque peu le côté sauvage qu'elle avait dans le Massif Central. C'est là que commencent les difficultés pour les gabariers : les malpas. Le lit de la rivière rétrécit et provoque des rapides. Au début du 19e siècle, il est donc envisagé de construire un canal pour contourner ces obstacles et réduire les naufrages. Le projet de déviation des rapides de Lalinde a été soulevé par Mr Gendrier, Ingénieur des Ponts et Chaussées. C'est l'ingénieur Pierre Vauthier qui a été choisi pour mener le projet. Il avait préconisé la construction de 2 canaux, un pour la descente, l'autre pour la remonte. |
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Un seul sera construit : le canal de Mauzac à Tuilières, ouvert en 1844. Cinq écluses jalonnent les 15 kilomètres du canal. Cinq éclusiers assermentés étaient chargés de leur entretien et veillaient à leur bon fonctionnement Ancienne église de Mauzac détruite lors des travaux de construction du canal |
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Pour devenir éclusier Il fallait remplir quelques conditions : savoir lire et écrire pour dresser des procès verbaux, être en couple ou, dans le cas contraire, vivre avec sa mère ou sa sœur. Conçues par Pierre Vauthier, les maisons éclusières bénéficient d'un confort rare pour l'époque avec un jardin, une chambre, une salle principale et un grenier |
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Maurac, porte du canal. |
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Construit en 1878 par la compagnie du Paris-Orléans pour la ligne Bordeaux-Sarlat, le premier train passe sur le pont en 1879, date d'ouverture du tronçon Bergerac - Le Buisson. C'est le seul pont à arches elliptiques de la Dordogne. Il témoigne du travail remarquable des ingénieurs et des ouvriers de l'époque. Dès lors, c'est l'ouverture du village vers la modernité |
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Les liens :
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04/2014 |